La Castiglione
Lu il y a de cela plus d'un an dans La Casati :
" Une autre Italienne à la grande beauté subjuguait également Luisa. Virginia Oldoini, comtesse de Castiglione*, maîtresse de Napoléon III, était une femme splendide à la magnifique chevelure blonde et aux yeux verts, qui aimait arborer des toilettes ostentatoires, ce qu'elle faisait d'ailleurs avec une certaine provocation lors des nombreux bals costumés qu'elle illuminait de sa présence. Au cours de l'une de ces grandioses festivités toute entière consacrée à cet hédonisme frénétique, elle ordonna que l'on fasse plus de quatre cents portraits d'elle. Les très nombreuses photographies de la Castiglione qui subsistent de nos jours constituent l'un des plus parfaits documents sur la vie de cette extraordinaire courtisane, depuis sa jeunesse, où elle éblouissait la cour impériale par sa beauté, jusqu'aux derniers jours de sa vie, où on la voit obèse, édentée, presque chauve.
* Virginia Oldoini (1837-1899) fut utilisée par Cavour pour obtenir le soutien de Napoléon III dans la guerre antre le Piémont et l'Autriche. L'Empereur succomba aux charmes de la belle Italienne qui, dit-on, jouissait d'une considérable influence à la cour impériale.
Le comte Robert de Montesquiou possédait quatre cent trente-trois photographies de la comtesse de Castiglione. L'ensemble fait maintenant partie des collections du Metropolitan Museum of Art de New-York."
Hier, point de "journée vides-greniers" à proprement parler à cause du temps, mais passage par les deux brocantes les plus proches où un livre m'a d'abord tapé dans l'oeil par sa couverture en toile avec un portrait en médaillon. Il n'est pas très propre, certes, mais sur la tranche je lis "La Castiglione" et je m'en empare.
Ca se lit plutôt bien, j'avais peur que ce soit un peu cul-cul mais c'est finalement assez bien écrit (je ne connaissais pas l'auteur, Alain Decaux). J'aurais aimé qu'il y ait davantage de photos mais j'aime bien la présentation de ce livre qui appartient à la Bibliothèque du Club de la Femme, avec ses petites fleurs, son entretien au début avec l'historien et ses contre-plats à motif dentelle...
La Castiglione, d'Alain Decaux, collection Le Club de la Femme chez Rombaldi, Paris, 1964.
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La Casati, de Scot D. Ryersson & Michael Orlando Yaccarino, traduit par Guy Leclercq, Assouline, Paris, 2002.