Another year, de Mike Leigh
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Hier, je suis allée voir Another Year. J'ai un peu hésité, fatiguée. Encore plus quand j'ai vu que le film durait deux heures. Et puis finalement j'y suis allée, pour m'éviter quelques regrets et ce sentiment de toujours repousser.
Et j'ai passé deux très très bonnes heures. Vous dire ce qu'il s'y passe ? Finalement pas grand chose. Tom et Gerri (qui ont appris à vivre avec ça) vivent dans un coin tranquille de Londres. Elle est conseillère psychologique, lui est ingénieur géologue. Ils aiment cuisiner, boire du bon vin, recevoir leurs amis et jardiner. C'est un couple de - disons - cinquantenaires très sympathiques et à l'écoute. Voilà, je crois que tout tourne autour de cela. Parce que du coup gravitent autour d'eux d'autres personnes un peu paumées, à l'image de Mary, collègue et amie de Gerry.
Le film est à l'image de son couple-pivot, calme, tranquille, reposant - comme ces moments passés dans leur jardin, parfois blottis tous les deux sous un minuscule abri, une tasse de thé à la main. Et puis surgissent ça et là des moments vraiment très touchants, notamment quand la caméra scrute le visage de Mary ou la démarche chancelante de Ken. Ces pièces rapportées, esseulés, qui contribuent à rendre l'alcool visuellement très présent dans le film, ne constituent pas seulement un faire-valoir. Elles posent aussi question, en ce sens où on l'on se surprend à chercher de la condescendance chez Gerri et Tom, ou du moins une pointe de lassitude - au fond, peut-on vraiment aider les autres ?
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